”Au-delà de la nécessité, vers l’innovation.”

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''Au-delà de la nécessité, vers l'innovation.''

Le chômage en Afrique a engendré des entrepreneurs ambulants, visibles par centaine voire même par milliers au kilomètre carré. Je ne manque pas de louer leur courage et leur détermination lorsque l’occasion se présente.
Aussi J’aimerais à travers cet article les (vous) aider à y voir encore plus clair et réussir (dans cette)leur aventure entrepreneuriale.

Dans mon précédent article, j’ai parlé des entrepreneurs d’opportunités et de nécessités. Je pourrai dire qu’ici, il est question de donner une suite au sujet, mais j’ai surtout le désire de vous montrer que si nous ne changeons pas la nature de nos entrepreneurs locaux, ils ne pourront pas sortir nos pays de la pauvreté.

Vu la situation actuelle et si les choses continuent ainsi, l’entrepreneuriat ne sauvera pas l’Afrique. NON !

Malgré tous les discours et les actions pour encourager l’entrepreneuriat, le nombre d’entreprises en Afrique est très faible par rapport à sa population. Ce qui est dommage c’est que plus de 70% de ces entreprises sont spécialisées dans les services sans de vraies innovations et ne créent pas de réelles valeurs. Tout le monde fait les mêmes petites choses.

Plusieurs questions me perturbent l’esprit :
Pourquoi l’Afrique n’arrivent pas à produire de véritables entrepreneurs, ambitieux, qui changent et façonnent le monde ?
Pourquoi peu d’entrepreneurs arrivent à bâtir des empires ? 
Il est important de se poser les vrais questions sur la promotion de l’entrepreneuriat en Afrique. Et si c’était une chance d’être le continent le plus en retard ? Parce que nous pouvons tout simplement prendre exemple sur les autres pour accélérer notre croissance mais au lieu de cela les choses se font aussi lentement et de façon passable.
 
Cela fait maintenant trois(03 ) ans que je m’intéresse profondément à la situation des entrepreneurs, leur écosystème en Afrique et plus particulièrement en Côte d’Ivoire. Le constat que je fais me pousse à dire que l’entrepreneuriat tel qu’il est fait actuellement est de loin ce qui va sauver l’Afrique. Si vous avez lu le livre classique de Michael Gerber, « The E-Myth » vous comprendrez pourquoi je commence à avoir des doutes.

Dans ce classique l’auteur dit (je partage son avis) que quiconque crée une entreprise est en fait trois personnes à la fois à savoir :
– L’entrepreneur : Une personne qui est animée de l’esprit d’entreprise et arrive à transformer la situation la plus banale en occasion exceptionnelle. C’est le visionnaire qui existe en nous. Le rêveur. L’énergie qui se cache derrière chaque activité humaine. Le catalyseur du changement. Il vit dans le futur, jamais dans le passé et rarement dans le présent. C’est celui-là même qui bâtit un système qui créé, livre et récolte de la valeur, un levier qui devient un générateur de richesse.
 
– Le manager ou le gestionnaire : Le manager est quelqu’un de pragmatique. Sans manager, il n’y a pas de planification, pas d’ordre, ni de prévisibilité. Le manager, c’est la partie de nous-même qui va acheter des tas de boîtes en plastique, les ramène dans son garage et y met les écrous, boulons et vis, classés par taille. Il accroche ensuite au mur tous les outils en respectant scrupuleusement l’écart de grandeur – ceux pour le jardin sur un mur, ceux pour le travail du bois sur un autre – et, pour être absolument certain que cet ordre ne sera pas altéré, il dessine sur le mur le contour de chaque outil, à l’endroit où il doit prendre place ! Le manager vit dans le passé.

– Le technicien ou l’artisan : il est le faiseur de choses. « Si vous voulez que les choses soient bien faites, faites-les vous-même » est le crédo du technicien. Il aime bricoler. Pour lui, les choses sont faites pour être démontées, puis remontées. Il ne s’agit pas de rêver, mais de mettre en pratique. Le technicien est heureux tant qu’il travaille, mais seulement sur une chose à la fois. À ses yeux, penser n’est pas productif, à moins qu’il s’agisse de penser au travail à effectuer.
 
Le fait est que nous avons tous un entrepreneur, un manager et un technicien en nous . Et s’ils occupaient tous la même place, créant un certain équilibre, nous décrirons une personne incroyablement compétence.
 
Mais hélas, en Afrique la majorité des entrepreneurs ont un profil du type de propriétaire de petite entreprise c’est-à-dire : 10% entrepreneur, 20% manager, 70% technicien. Ils sont presque tous des entrepreneurs de nécessité, se créant un emploi (ou un couple d’emplois) basé sur ce qu’ils savent faire – donc avec une mentalité de technicien. Ce genre d’entrepreneuriat “de nécessité” est certainement important pour l’économie locale d’un quartier ou d’une ville mais pas plus.
 
Une économie prospère ne se bâtit pas que par le boulanger ni le tailleur encore moins l’informaticien, l’ingénieur, le maçon ou l’infographiste, etc. Il faut des entrepreneurs qui visent de grandes opportunités, qui veulent bâtir des entreprises qui créent des produits et des services innovateurs de grande valeur, exportant hors du pays et attirant des flux de revenus et d’investissement de l’extérieur. Si nous voulons que l’économie de l’Afrique progresse et génère de la richesse, il faut encourager et soutenir ces “entrepreneurs d’opportunité” qui visent à opérer sur la scène nationale et internationale… Des personnes qui ont une grande vision, des compétences managériales et un savoir-faire dans leur domaine assez poussé. Ce qui va sauver l’Afrique finalement, c’est la formation, l’éducation à l’entrepreneuriat et non le fait de jeter des gens à l’abattoir sans aucune vision, ni connaissance de ce qu’est réellement le monde complexe de l’entrepreneuriat. Sans accompagnement véritable, tous les discours et toutes les volontés des États africains à faire des jeunes des entrepreneurs seront voués à l’échec…

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